Depuis 1844, les populations européennes sont présentes à Tahiti et cela a influencé les cultures locales. Dans ce contexte, il est intéressant de voir comment les Européens se sont identifiés et comment ils ont été dénombrés grâce à des expressions polynésiennes. A travers cet article, nous verrons comment les populations européennes ont changé les cultures polynésiennes, ainsi que les mots et expressions qui ont émergé pour décrire ce phénomène.
Un peuple en mutation sociale et culturelle
Avant l’arrivée des Européens, Tahiti était une société hiérarchisée de manière relativement stable. La population était divisée en cinq groupes : Ingera (légitimité de naissance ou de formation d’une nouvelle famille), Aramari (clan Principal), Tauti (enfants et petits-enfants des Aramari), autre maison et autre population. Ces groupes étaient régis par une hiérarchie relativement stricte, ce qui était assez représentatif des modes de vie sociale polynésienne.
Toutefois, quand les pères missionnaires protestants de la London Missionary Society sont arrivés à Tahiti en 1797, ils ont commencé à encourager les Tahitiens à s’adapter à une culture européenne plus moderne. Étant donné que la religion chrétienne tenait une place centrale dans leur pensée, ils ont soutenu l’éducation et leurs efforts ont conduit à une mutation sociale et culturelle spectaculaire.
En l’espace de deux décennies, l’importance de la religion chrétienne s’est accrue et plusieurs changements sociaux se sont manifestés. La structure familiale et le statut social des femmes sont devenus relativement plus égaux et le commerce avec l’Europe a conduit à un important développement économique. Les paysans primitifs se sont installés à proximité des villes et les effets des variétés européennes de blé et d’autres céréales ont grandement contribué à la réforme alimentaire.
L’arrivée des Européens à Tahiti
Après l’arrivée des Européens, un grand nombre de personnes du monde entier sont venues à Tahiti. Les habitants européens se sont établis à Tahiti; ils ont ouvert des magasins, des bureaux de poste et des maisons. La population européenne a également inclus des baleiniers, des chasseurs, des missionnaires, des naturalistes, des explorateurs et des observateurs.
Plus tard, des missionnaires catholiques sont arrivés à Tahiti, et ils se sont installés sur l’île de Moorea. En outre, une différence marquée a été la prise de possession par les Européens des îles des Tuamotu, qui servaient de terrain d’expérimentation pour la réalisation des plans européen.
En 1842, les Européens ont acheté et reçu la déclaration unilatérale d’indépendance des chèques-territoires des différentes îles. Depuis 1844, Tahiti est devenu la capitale de la nation polynésienne moderne. Avec cela, un grand nombre de personnes venues du monde entier ont suivi, dont la population des îles des Tuamotu, des Iles Marquises, de Samoa et de Nouvelle-Zélande.
Comment les Européens ont été dénombrés à Tahiti ?
Avec l’augmentation du nombre d’arrivants européens, il devint nécessaire de créer des mots et des expressions en polynésien pour les décrire. Cela permit de montrer à quel point la population européenne de l’époque était organisée et répartie dans les territoires polynésienne.
Le terme utilisé pour désigner les Européens à l’origine était « Ofi » ou le mot « To’i » qui signifiait littéralement « celui qui est venu ». Ce terme était lié à des spécifications particulières et désignait un « étranger » venu d’un autre pays.
Le mot “Mero” était utilisé pour décrire toutes les personnes européennes dans un sens plus vaste et en général. Cela signifiait littéralement « blanc », étant donné que la plupart des Européens étaient les premiers à porter des vêtements blancs. Ce mot était généralement utilisé pour désigner les blancs venus par bateau, mais se référait également aux blancs vivant à Tahiti.
Les groupes d’Européens à Tahiti
Un autre terme utilisé pour décrire les Européens à Tahiti était « Sapati ». Ce terme faisait référence aux espagnols qui étaient venus de leur pays à bord de navires. Le mot « Ho’a » désignait ceux qui étaient venus depuis la Grande-Bretagne.
La distinction entre les deux groupes résidait également dans le fait que les « Ho’a » étaient la population européenne la plus importante et la plus aisée – la population était composée de travailleurs qualifiés, de fonctionnaires, de propriétaires terriens, d’armateurs et d’expéditeurs. La majorité des Ho’a à Tahiti étaient des commerçants ou des membres de la Marine Britannique et de l’Armée des Indes Empire.
Par ailleurs, le terme « Uru » désignait les personnes originaires des autres îles polynésiennes qui étaient venues à Tahiti pour travailler et vivre. Il s’agissait principalement des habitants des Iles Marquises et des habitants des Tuamotu qui recherchaient une meilleure qualité de vie.
Les différents métiers des Européens à Tahiti
Dans cette communauté en mutation, on trouvait un large éventail de métiers. Ces métiers comprenaient des agriculteurs, des artisans, des ouvriers, des navigateurs, des négociants, des officiers, des médecins, des missionnaires, des savants, des cuisiniers, des barbiers, des voyageurs, des bateaux à vapeur, des baleiniers et autres.
La plupart des agriculteurs et des artisans étaient des réfugiés qui s’étaient enfuis des guerres européennes, notamment de la guerre napoléonienne. Les agriculteurs se sont installés sur des terres louées ou acquises sur l’île, tandis que les artisans ont ouvert des magasins ou travaillé dans les usines.
Par ailleurs, la marine britannique était aussi présente à Tahiti. Des officiers, des matelots et des officiers supérieurs qui avaient un grade élevé se sont installés sur l’île et ont contribué au commerce avec l’étranger.
Les marques européennes à Tahiti et leurs conséquences
Les Européens sont également venus avec des produits et des marques européennes inconnus sur Tahiti,transformant le quotidien des habitants locaux. Les marques britanniques Marks & Spencer, Sainsbury et Tesco, ainsi que les marques françaises Carrefour et Leclerc, sont aujourd’hui présentes à Tahiti.
En outre, le commerce et la finance ont changé. Une monnaie a été introduite et une complexité financière croissante s’est installée. En raison de ces nouveaux développements, des banques ont ouvert leurs portes à Tahiti et des systèmes de crédit et de prêts sécurisés ont été mis en place.
Conclusion
Depuis leur arrivée à Tahiti en 1844, les Européens ont largement contribué à la culture polynésienne et sont encore présents aujourd’hui. Avec leur arrivée, le pays a connu de nombreux changements, notamment en matière de langage et d’ethnicité. Leur présence signifiait la répartition des populations européennes dans les territoires polynésiens et leur distinctions à l’aide de mots et expressions polynésiennes.
Par ailleurs, les Européens ont apporté des marques européennes qui ont changé le style de vie des Tahitiens à jamais. Les marques européennes ont apporté des nouveautés et des produits à Tahiti et ont aidé à préserver l’identité polynésienne tout en la modernisant.
Tableau comparatif entre les populations européenne et les populations polynésiennes
Forces des Européens | Forces des Polynésiens |
---|---|
Rigidité sociale et hiérarchie | Ajustement dû à la culture européenne |
Monnaie | Unités traditionnelles |
Participation au commerce | Économie rurale |
Progrès technologique | Système de production primitif |
Réglementation | Aucune |
Règles sociales | Barbares |
En somme, cet article nous a montré comment les populations européennes se sont intégrées à Tahiti et comment leurs métiers, leur langue et leurs manières ont changé les coutumes polynésiennes. Même si les mots et expressions polynésiennes pour décrire des Européens ne sont plus utilisés aujourd’hui, ils sont témoignants de l’impact de l’arrivée des populations européennes à Tahiti.